Publisher's Synopsis
Horteur, le fondateur de l'Étoile, le directeur politique et littéraire de la Revue nationale et du Nouveau Siècle illustré, Horteur, m'ayant reçu dans son cabinet, me dit du fond de son siège directorial: -Mon bon Marteau, faites-moi un conte pour mon numéro exceptionnel du Nouveau Siècle. Trois cents lignes, à l'occasion du jour de l'an. Quelque chose de bien vivant, avec un parfum d'aristocratie. Je répondis à Horteur que je n'étais pas bon, au sens du moins où il le disait, mais que je lui donnerais volontiers un conte. -J'aimerais bien, me dit-il, que cela s'appelât: Conte pour les riches. -J'aimerais mieux: Conte pour les pauvres. -C'est ce que j'entends. Un conte qui inspire aux riches de la pitié pour les pauvres. -C'est que précisément je n'aime pas que les riches aient pitié des pauvres. -Bizarre! -Non pas bizarre, mais scientifique. Je tiens la pitié du riche envers le pauvre pour injurieuse et contraire à la fraternité humaine. Si vous voulez que je parle aux riches, je leur dirai: Épargnez aux pauvres votre pitié ils n'en ont que faire. Pourquoi la pitié, et non pas la justice? Vous êtes en compte avec eux. Réglez le compte.