Publisher's Synopsis
Pendant deux siecles et demi, de 1603 a 1868, le Japon fut dirige par le clan militaire des Tokugawa et ses shogun. L'orthodoxie neo-confucianiste lui sert alors de doctrine officielle.Ce monde n'est pourtant pas immobile. Au XVIIIe siecle, des intellectuels entreprennent de reconsiderer tout le fonctionnement de la societe humaine. Le stock de mots et d'idees dont ils heritent provient de courants fort divers: bouddhisme, taoisme, legisme, confucianisme, shinto, etudes nationales.Ces penseurs vont le reinterpreter de maniere vertigineuse, totalement desenchantee . Certains affirment le caractere ineluctable, voire positif, des passions individuelles. D'autres considerent les normes comme des inventions humaines, la societe comme un reseau de relations contractuelles, la raison comme un instrument de critique et de calcul. D'autres encore valorisent la competition, le risque et l'echec, l'intimite, la vie privee et la responsabilite individuelle.Comment des idees aussi modernes, si semblables a celles qui rendirent possible en Occident la constitution des theories politiques, ont-elles pu apparaitre dans une societe largement feodale, une sorte de dictature militaire encore epargnee par tout contact approfondi avec l'Occident ?Ancien directeur de la Maison franco-japonaise a Tokyo, Oliver Ansart enseigne l'histoire des idees politiques a l'Universite de Sydney ou il dirige le departement d'etudes japonaises. Il a publie L'Empire du rite. La pensee politique d'Ogyu Sorai (1998) et La Justification des theories politiques (2005).